NB : extraits du courriel de Véronique Chauveau qui
intervenait à ce colloque au titre de Femmes et
Mathématiques :
[...] Dans les conclusions de mon
intervention, j'ai parlé des "Promenades
mathématiques", et j'ai présenté Animath, et
MATh en JEANS. Nous en avons parlé aussi lors des questions ou
remarques après les exposés d'autres intervenants.
[...]
Lundi 3/02 AM
Atelier 1, 1ère partie: Les images de la science et leur construction dans l'esprit des jeunes
Philippe Boulanger, directeur de la revue Pour la science a fait une intervention sous le titre « Le plaisir des sciences : un oxymoron ? ».
20 000 personnes achètent Pour la Science chaque mois, essentiellement des profs de moins de 30 ans ou de plus de 50 ans. C'est en France, qu'on trouve le plus grand nombre de revues scientifiques et elles sont plutôt de bonne qualité. La vulgarisation est plus facile à faire que l'enseignement (pas de contrôle, pas de programmeŠ) et ce ne sont pas toujours les sujets les plus simples qui attirent le plus (le numéro spécial sur la cryptographie, donc des maths pures, a attiré plus de lecteurs que celui sur le diamant). Les sciences sont un domaine merveilleux, il est facile de présenter des sujets nouveaux.
Bernard Allaux, de Cap-Sciences, Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle de Bordeaux a expliqué toutes les actions du CCSTI pour développer « le goût des sciences, le goût des études scientifiques ». L'idée de base à la création de Cap-Sciences était de faire pénétrer les sciences dans le domaine de la culture. Sur un budget de 100 ¤, 98 sont utilisés pour les lettres et 2 pour les sciences. Cap-Sciences se développe en complément de l'école et cherche à aller vers le pratique et le ludique en partant de la réalité quotidienne et en utilisant l'émotion et l'imaginaire.
De nombreux étudiants sont sollicités pour la réflexion sur les contenus présentés au public et aussi pour l'animation auprès des jeunes. Pour plus d'information : www.cap-sciences.net
Maurice Porchet, professeur à l'université des Sciences et Technologie de Lille a fait le bilan d'un enseignement de bioéthique à Lille I.
Il l'a mis en place parce qu'il est convaincu que l'éthique est un dialogue nécessaire entre la Science et la Société. Si les étudiants deviennent des scientifiques, ils doivent pouvoir se prononcer, prendre position en tant que scientifique. Actuellement, dans les médias, on entend plus le discours de José Bové que celui des ministres sur les OGM.
Franck Beclin, du Laboratoire de Structure et Propriétés de l'Etat Solide de Lille I a présenté une expérience très développée et très réussie dans l'académie de Lille «La Physique itinérante » qui a pour objectif de promouvoir les sciences dans les établissements du secondaire.
Marie-Françoise de Feraudy, du Service Central de l'Insertion Professionnelle à l'université Paris-Sud est parti d'un constat : les élèves, les professeurs, les parents connaissent mal ou pas du tout les métiers envisageables après des études de physique. Or la connaissance des débouchés a une influence sur les choix des études pour un élève de lycée et pour ceux qui le conseillent. D'où la nécessité de communiquer sur « Les métiers accessibles après des études universitaires en physique »
Mardi 4/02
Les propositions de rénovation pédagogiques en sciences physiques :
Après une introduction par E. Guyon (vice-président de la Société française de Physique), Madeleine Sonneville (présidente de l'Union des Physiciens) a posé le problème de la formation des enseignants de sciences physiques et la question, controversée, de savoir si un professeur unique pluridisciplinaire au collège donnerait une vision non morcelée des sciences. M.-F. de Féraudy (Paris XI et SFP) a montré l'intérêt de définir le bilan de compétences à acquérir par les étudiants dans un cours donné : c'est aussi un guide pour l'élaboration de l'enseignement. G. Chambaud (Société Française de Chimie) a insisté sur le rôle que jouent les associations et le milieu périscolaire pour l'initiation à la chimie expérimentale et sur la nécessité d'une réflexion sur la globalité de l'enseignement, du primaire à l'université.
Transition lycée-premier cycle des universités
F. Balawi et O. Viratelle ont présenté leur expérience de chargés de mission académique pour l'enseignement des sciences à cette transition. De telles missions ont été créées en 2002 dans 8 universités. Les objectifs en sont :
-augmenter le flux d'étudiants (1° S, Terminale S, accroître en particulier le choix des filles pour les études scientifiques)
-coordonner la pédagogie entre lycée et université
-améliorer l'image des métiers scientifiques
La liaison université-lycées est réalisée à travers un réseau de personnes relais dans les lycées et facultés qui coordonnent les actions et objectifs (visites, aides aux TPE, interventions de scientifiques dans les lycées...), et grâce à des ateliers disciplinaires qui veillent à la cohérence de la présentation pédagogique des différentes notions.
Une évaluation quantitative et qualitative de ces actions est mise en place. A l'université de Poitiers - La Rochelle, les moyens humains et matériels mis en place (rectorat + universités) s'élèvent à ce jour à 90 000 euros, manquent encore 40 000 euros pour permettre les déplacements des lycéens pour les visites. A Bordeaux, il n'y a pas encore de mise en place de moyens spécifiques.
Initiatives de formation continue en pédagogie pour les enseignants du supérieur en sciences
L'après-midi en séance plénière, Cl. Cabot a exposé plusieurs actions mises en place à Orsay : en particulier un colloque sur ce thème en septembre 2002 a accueilli 200 enseignants venus de 26 universités. Sa communication s'appuie sur un bibliographie abondante en sciences de l'éducation.
Propositions de rénovation pédagogiques en mathématiques, informatique et applications
Après une introduction de M. Dauchet, conseiller du ministre, les points de vue des sociétés savantes ont été présentées par N. Berline (Société Mathématique de France), G. Tronel (Société de Mathématiques Industrielles et Appliquées) et Ch. Carrez (Société des Personnels Enseignants et Chercheurs en Informatique en France).
N.Berline a parlé des travaux de la commission Kahane et de la brochure « l'explosion des mathématiques » A la demande des associations et sociétés savantes de mathématiques, le ministère a donné mission en 1999 Jean-Pierre Kahane de réunir un groupe d'enseignants et de chercheurs pour conduire, en amont du Conseil national des programmes et du groupe d'experts, une réflexion globale et à long terme sur l'enseignement des mathématiques de l'école élémentaire à l'université. Il s'agit de la Commission de réflexion sur l'enseignement des mathématiques (CREM)
La SMF et la SMAI ont réalisé en juillet 2002 une brochure intitulée « L'explosion des mathématiques ». Cette initiative de promotion des mathématiques, a été lancée il y a deux ans et a reçu le soutien financier du Ministère de la Recherche et du Comité National Français des Mathématiciens. Elle a pour but de montrer à un large public l'intérêt et la modernité des mathématiques et d'expliquer les enjeux de la recherche. Chaque participant au colloque a eu un exemplaire de cette brochure dans sa pochette.
G. Tronel a signalé qu'aucune entreprise n'est adhérente à la SMAI.
Ch. Carrez a distingué parmi les étudiants en informatique trois profils, pour lesquels il préconise des besoins de formation différents : utilisateurs (auto-formation), « applicateurs » capables de rédiger un cahier des charges (l'option informatique pourrait occuper 25% de leur cursus) et informaticiens (70% du cursus seraient consacrés à l'informatique).
Atelier 1, 2ème partie : les images de la science
T. Longo (université de Picardie) a fait une analyse internationale de la formation scientifique. Elle a montré que les sciences sont de plus en plus souvent optionnelles et le contenu enseigné flexible, de sorte que le concept de « compétences » remplace celui de « contenu ».
V. Chauveau (présidente de Femmes et Mathématiques) et Cl. Hermann (présidente de femmes et Sciences) ont expliqué que la non-neutralité des sciences vis à vis des filles et des garçons est le miroir des préjugés de la société. V. Chauveau a développé son expérience de professeur de mathématiques de lycée ; C. Hermann a montré comment les images des scientifiques pour le grand public et les jeunes étaient souvent masculines, peu engageantes et quelles actions les associations de femmes scientifiques mènent actuellement auprès des scolaires pour améliorer leur connaissance du monde scientifique et technique. La question du vivier potentiel des filles pour les filières scientifiques avait été abordée dans plusieurs questions lors des exposés en séance plénière.
J.-P. Krivine (Association Française pour l'Information Scientifique) a montré l'emprise actuelle des pseudo-sciences et cherché à distinguer science et pseudo-science. Il a cité l'enseignement de « zététique » de l'université de Nice, qui cherche à développer le sens critique et a été suivi comme cours optionnel par 500 étudiants en 2000-2001.
B. Maitte (DESS « Journalistes scientifiques », Lille) a rappelé comment les grandes théories de la physique (Newton...) se sont élaborées par le passé sur des bases qui n'étaient pas rationnelles...
Mercredi 5/02
L'évaluation des innovations pédagogiques : Jacques Dejean, consultant et professeur de management à l'ESIEE, a défini les mots utilisés car ils recouvrent souvent des notions très différentes.
L'évaluation est une co-construction de valeurs et de sens. C'est une démarche qui passe par le questionnement, le débat entre les différents acteurs, avant d'être une technique.
L'innovation est caractérisée par plusieurs attributs : la nouveauté, l'amélioration, le changement, le contexte. C'est un processus de création avec incertitudes, aléas, risques,Š une réponse à des problèmes, une action un peu déviante.
Quant aux innovations pédagogiques, elles s'intéressent aux apprentissages.
Après ces définitions, J.Dejean a fait 9 propositions pour évaluer des innovations pédagogiques.
Comptes-rendus des 6 ateliers par leurs responsables
Maurice Porchet rappelle que d'ici 2010, il y aura de nombreux emplois
400 000 dans le secteur de l'enseignement,
280 000 dans le secteur recherche-ingénieur,
150 000 dans le secteur de la formation continue,
260 000 dans le secteur de l'informatique,
300 000 dans le secteur de la santé,
Il s'agit d'être prêts, c'est un enjeu politique majeur.
6 Propositions pour clore le colloque :
1) Réussir le passage au L-M-D en pensant au triptyque: méthodes, connaissances, compétences et en profiter pour élargir le champ de la culture scientifique,
2) Créer des commissions sur l'enseignement de la physique, de la chimie, etc. comme il en existe pour les mathématiques (commission Kahane : la CREM),
3) Développer le réseau des chargés de mission de la liaison Lycées-Universités,
4) Changer l'image de l'université par tous les moyens et surtout au niveau des élèves de Terminale,
5) Mutualiser toutes les expériences sur un grand site Internet à créer,
6) Repenser les TP de manière moderne.
Pour plus d'informations et en attendant la publication des actes du colloque, vous pouvez déjà consulter certaines interventions à l'adresse suivante :
http://www.u-bordeaux1.fr/Colloque-Sciences/Interventions/